L’étourneau, qui est-il ?

L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), petit passereau de la famille des Sturnidés, est un oiseau aussi fascinant que controversé. Reconnaissable à son plumage chatoyant et son chant varié, il peuple nos campagnes et villes depuis des siècles. Présent dans toute l’Europe, y compris en France où il est sédentaire, cet oiseau intelligent forme parfois des nuées spectaculaires. Mais à quoi ressemble-t-il vraiment ?

Caractéristiques physiques

L’étourneau adulte mesure environ 20 cm de long pour une envergure de 35 cm. Son plumage noir présente des reflets métalliques verts et violets, ponctués de blanc en hiver. Son bec jaune pointu et ses pattes roses le distinguent du merle (plus grand et uniformément noir) ou du moineau (plus terne). En vol, ses ailes triangulaires et sa queue courte sont caractéristiques.

Comportement et habitudes

Omnivore opportuniste, l’étourneau se nourrit d’insectes (chenilles, scarabées), de fruits et de graines. Très sociable, il forme des groupes pouvant atteindre des milliers d’individus, créant des ballets aériens appelés murmurations. Pour nicher (avril-juillet), il utilise cavités d’arbres ou bâtiments, tapissant le nid d’herbes et de plumes.

Impact au jardin : bénéfices et nuisances

Tantôt utile, tantôt indésirable, l’étourneau joue un rôle ambivalent dans nos jardins. Capable de consommer jusqu’à 300 insectes par jour durant la nidification, il peut aussi ravager un cerisier en quelques heures. Voyons comment évaluer son impact réel.

Un allié contre les insectes ?

Au printemps, une famille d’étourneaux élimine quotidiennement :

  • 50-100 chenilles processionnaires
  • 30-50 limaces
  • Divers coléoptères nuisibles

Des études anglaises montrent qu’ils réduisent jusqu’à 60% les dégâts d’insectes dans les vergers. Leur pic d’utilité s’observe entre mars et juin, lors du nourrissage des oisillons.

Quels dégâts peut-il causer ?

En été/automne, les problèmes dominent :

Type de dégâtExemplePériode critique
Fruits abîmésCerises, raisins, figuesJuillet-septembre
Semis arrachésMaïs, tournesolAvril-mai

Leurs fientes acides abîment les carrosseries et façades, tandis que leurs cris stridents en groupe peuvent devenir gênants.

Comment cohabiter avec l’étourneau ?

La cohabitation pacifique est possible ! Voici des solutions testées par des jardiniers pour gérer intelligemment leur présence.

Techniques pour les éloigner sans les blesser

Méthodes efficaces selon la saison :

  • Effaroucheurs visuels : CD suspendus, épouvantails mobiles (à changer de place régulièrement)
  • Ultrasons : appareils à variation aléatoire (éviter l’habituation)
  • Plantes répulsives : Laurier-tin, pyracantha près des arbres fruitiers

Intervenir surtout tôt le matin, quand les oiseaux cherchent leur nourriture.

Aménagements pour limiter les nuisances

Quelques astuces d’aménagement :

  • Filets à mailles serrées (12×12 mm minimum) sur les arbres fruitiers
  • Créer une zone d’appât avec un sureau éloigné du potager
  • Nourrir uniquement en hiver avec des graines de tournesol, jamais de pain

Installer des nichoirs à ouverture réduite (45 mm) pour favoriser les mésanges, concurrentes naturelles.

Observer et protéger l’étourneau

Même nuisible, l’étourneau participe à l’équilibre écologique. Apprenons à mieux le connaître pour une coexistence respectueuse.

Périodes d’observation clés

Calendrier annuel des comportements remarquables :

  • Février-mars : Parade nuptiale (sifflements et battements d’ailes)
  • Avril-juin : Nourrissage intensif des jeunes
  • Octobre-novembre : Murmurations au coucher du soleil

Les zones rurales près des plans d’eau offrent les meilleurs points d’observation.

Statut et conservation

En déclin de 30% depuis 2000 en France (programme STOC), l’étourneau reste protégé par la loi. Sa régulation n’est autorisée que sous dérogation préfectorale. Pour le préserver :

  • Maintenir des haies variées
  • Éviter les pesticides qui réduisent ses proies
  • Poser des abreuvoirs peu profonds en été

FAQ – Vos questions sur l’étourneau

Peuvent-ils transmettre des maladies ?
Rarement à l’homme. Leurs nids peuvent héberger acariens ou bactéries, d’où l’importance de nettoyer les cavités après leur départ.

Comment différencier mâle/femelle ?
Le mâle a des reflets plus violets et la base du bec bleutée. La femelle présente des points blancs plus marqués en hiver.

Que faire si un étourneau niche dans mon toit ?
Attendre l’envol des jeunes (juillet). Boucher ensuite l’accès avec un grillage, en laissant d’autres cavités disponibles (nichoirs).

Pourquoi volent-ils en nuées ?
Cette stratégie anti-prédateurs permet aussi d’échanger des infos sur les zones de nourrissage. Chaque oiseau suit simultanément ses 7 voisins.

Combien de temps vivent-ils ?
2-3 ans en moyenne, mais certains atteignent 15 ans. Le taux de mortalité juvénile dépasse 70% la première année.