Marre des pucerons qui envahissent vos plantes ? Bonne nouvelle : la nature a tout prévu. Inutile de sortir l’artillerie chimique. De redoutables prédateurs sont là pour faire le ménage à votre place, tout en respectant l’équilibre de votre jardin ou de votre balcon. Voici cinq alliés discrets mais efficaces pour garder vos végétaux en pleine forme.
La coccinelle, l’incontournable
On la connaît tous… mais on sous-estime sa voracité ! Une seule larve de coccinelle peut dévorer jusqu’à 2 000 pucerons au fil de son développement. Et un adulte en consomme environ 100 par jour. C’est un vrai nettoyeur naturel.
Parmi les espèces les plus utiles, on retrouve Coccinella septempunctata (la rouge à 7 points) et Adalia bipunctata (souvent noire à deux points rouges ou l’inverse). Ces coccinelles aphidiphages sont actives dès les premiers signes d’invasion.
Leur cycle est fascinant : les femelles pondent de petits œufs jaunes sous les feuilles infestées, les larves éclosent et commencent immédiatement leur chasse. Elles passent plusieurs semaines à se nourrir intensément, avant de se nymphoser et de devenir adultes.
👉 Pour aller plus loin sur leur rôle et savoir comment les accueillir chez vous, vous pouvez découvrir cette ressource bien documentée.
Astuce : plantez des capucines, des fèves ou de l’aneth pour les attirer. Et évitez tout traitement chimique : même les produits dits naturels peuvent les décourager.
La chrysope, la tueuse tout-terrain
Fine, verte, presque translucide… la chrysope (Chrysoperla carnea) est aussi élégante qu’impitoyable. C’est surtout sa larve, surnommée le « lion des pucerons », qui fait le sale boulot.
Elle pique les pucerons avec ses crochets et les vide. Une larve peut consommer jusqu’à 500 pucerons en deux semaines. Elle s’attaque aussi aux thrips, cochenilles, acariens, psylles… Un véritable agent polyvalent du jardin !
Les adultes, quant à eux, se nourrissent de nectar, pollen et miellat. Pour les attirer, privilégiez les fleurs riches en pollen comme la coriandre, le cosmos ou les carottes montées en graine.
Le syrphe, la mouche aux superpouvoirs
On la confond souvent avec une guêpe, mais le syrphe est une mouche inoffensive… sauf pour les pucerons. Et ses larves sont redoutables : elles peuvent tuer jusqu’à 300 pucerons en une nuit.
Les femelles pondent directement sur les colonies de pucerons. Les larves, à peine écloses, commencent à les neutraliser. Une seule larve peut dévorer jusqu’à 1 200 pucerons pendant son cycle de croissance.
Ce qui les rend encore plus intéressants ? Leur rôle de pollinisateurs. Les adultes se nourrissent de nectar et participent activement à la reproduction des plantes. En plus, plusieurs générations se succèdent entre le printemps et l’automne, assurant une protection continue.
Leur vol stationnaire les rend faciles à repérer. Pour les attirer : semez bourrache, fenouil, coriandre, souci… Ils adorent les fleurs simples et ouvertes.
Le perce-oreille, mal aimé mais précieux
Avec ses pinces et son allure étrange, le perce-oreille (Forficula auricularia) fait souvent mauvaise impression. Pourtant, il est ultra-efficace contre les pucerons, surtout la nuit.
Ce chasseur nocturne se nourrit aussi d’acariens, d’œufs de limaces, de psylles… et participe même au compostage en mangeant des matières en décomposition.
Il adore les coins sombres et humides : sous les pots, les écorces, les feuilles mortes. Vous pouvez facilement lui créer des abris avec un pot retourné rempli de paille suspendu dans vos arbres ou votre potager.
Il peut occasionnellement grignoter quelques pétales ou fruits trop mûrs, mais ses bienfaits l’emportent largement sur ses petits défauts.
L’araignée, la chasseuse silencieuse
Souvent détestée, rarement valorisée… et pourtant, l’araignée est une régulatrice de premier plan dans votre jardin.
Certaines tissent des toiles pour piéger les insectes volants, d’autres, comme les araignées sauteuses ou crabes, chassent activement les pucerons sur les tiges et feuilles. Elles sont présentes toute l’année, et certaines continuent à chasser même en hiver, freinant ainsi les premières infestations au printemps.
Elles ne font pas le tri : pucerons, aleurodes, petits coléoptères… elles prennent tout. Leur diversité et leur capacité d’adaptation en font des alliées précieuses, surtout dans les vergers et les potagers biodiversifiés.
Ces cinq prédateurs sont les piliers d’une lutte biologique efficace et durable contre les pucerons. Pour qu’ils s’installent durablement dans votre jardin ou sur votre balcon :
- diversifiez vos plantations (fleurs, aromatiques, haies…)
- évitez tout produit chimique (même en bio, certains sont nocifs pour eux)
- installez des abris : hôtels à insectes, pots remplis de paille, tas de feuilles mortes…
Laissez la nature faire le travail. En plus d’être efficace, c’est fascinant à observer.
Et vous, lesquels avez-vous déjà croisés ? Vos retours d’expérience sont toujours les bienvenus 🌱